Oullins-Pierre-Bénite No PFAS !


Le 4 Octobre, nous avons eu l’honneur de recevoir à Pierre-Bénite Cristina et Patrizia, 2 «Mamme No PFAS», venues spécialement de Vénétie à l’occasion d’une journée de mobilisation contre les PFAS. 

Ces 2 personnes « ordinaires, comme nous », nous ont donné une leçon de courage et d’humilité. Suite à la révélation en 2017 de taux de PFAS extrêmement élevés dans le sang de leurs enfants et dans leur nappe phréatique, leur mobilisation a permis en 2025 la condamnation des dirigeants de l’entreprise polluante (Miteni) à des peines de prison et à plusieurs millions d’euros de dédommagements. 

Nous pouvons tirer plusieurs enseignements de cette rencontre : 

Tout d’abord, les échanges avec la salle ont souligné le manque d’information de la population d’Oullins-Pierre-Bénite: confusion entre pollution de l’air et des sols, qui concerne notre commune, et pollution de l’eau du robinet, qui concerne des communes plus au sud; état des connaissances sur les fruits et légumes… Ces questions, pas toujours faciles, appellent davantage d’efforts d’information et de communication, rôle que devrait remplir notre municipalité. 

Ensuite, nous avons noté l’investissement des pouvoirs publics de Vénétie, qui ont été à l’origine de la révélation de ce scandale sanitaire et environnemental, et ont financé le dépistage des PFAS chez les enfants, loin de vouloir minimiser le problème.  

Ici, on regrette les allers-retours de la Préfecture qui souffle le chaud et le froid, et le retard de l’Agence Régionale de Santé à ouvrir les yeux, pour finalement accepter tardivement de soutenir financièrement l’étude PERFAO, portée par la Métropole de Lyon. Il s’agit de la première étude scientifique d’imprégnation dans notre secteur, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 150 riverain·e·s de l’usine de Pierre-Bénite, et 150 habitant·e·s des communes plus au Sud exposées à l’eau contaminée. La Métropole a rapidement entrepris des travaux conséquents pour rétablir la conformité de l’eau, et a obtenu de la justice un référé expertise pour établir les responsabilités et permettre enfin l’application du principe pollueur-payeur.  

Ces avancées notables doivent se poursuivre. Le dialogue entre citoyen·ne·s et scientifiques va être facilité par la constitution récente de l’Institut Ecocitoyen du Territoire Lyonnais. Dans une lettre ouverte publiée le 26/09, les collectifs citoyens ont dénoncé le retard de prise en charge de la santé des personnes exposées aux PFAS. Leurs demandes ont rejoint celles des syndicats de travailleurs lors de la marche du 4 octobre.   

Enfin, nous avons appris la fermeture de 2 lignes de production de PFAS par Arkema Pierre-Bénite, suite à une baisse de la demande. Comme dans d’autres territoires, soyons attentifs à ce que les travailleurs ne subissent pas la double peine : menace sur l’emploi et la santé. L’industrie de la chimie doit se transformer, et trouver de réelles alternatives aux PFAS.  La santé des travailleurs et travailleuses de la chimie, premier.es exposé.es, et de plus en plus inquiet.es, doit être la première préoccupation des industriels.

Notre mobilisation à toutes et tous dans la lutte contre les PFAS, en France comme en Italie, est essentielle et reste déterminée.