Voies Lyonnaises 6 : quand la stratégie politique prend le pas sur l’intérêt général


Une information passée presque inaperçue cet été mérite notre attention: le Tribunal Administratif de Lyon a rendu sa décision sur l’aménagement de la Voie
Lyonnaise n°6 (VL6), confirmant le bien-fondé de la Métropole face au recours
d’Oullins-Pierre-Bénite
. Les postures politiciennes finissent par coûter cher aux
contribuables tout en retardant les projets d’avenir…

La VL6 est l’un des treize axes du Réseau Express Vélo adopté en 2021. Ce projet
métropolitain vise à mailler le territoire avec des itinéraires cyclables sécurisés pour offrir une véritable alternative de transport quotidien. Long de 20 km, l’axe doit relier Rillieux-la-Pape à Saint-Genis-Laval en passant par la rive droite du Rhône. Initialement prévu pour 2025, son calendrier a été bousculé par l’opposition systématique de la majorité municipale d’Oullins-Pierre-Bénite.

Or, cette opposition s’est fracassée, une nouvelle fois, contre le droit. Après un
premier rejet par le Tribunal Administratif puis un refus du Conseil d’État en 2024, la justice a encore confirmé en juillet dernier la légitimité de la Métropole à
conduire ce projet
. Les arguments du maire Jérôme Moroge – absence de
concertation, illégitimité de la Métropole à intervenir, atteinte à la sécurité des
usagers – ont tous été balayés. Les juges ont rappelé des évidences : la voirie
est bien une compétence métropolitaine, la consultation préalable de la
commune n’est pas nécessaire, la concertation a bien eu lieu et la VL6 renforce
la sécurité plutôt qu’il ne la met en danger
. Verdict : la commune est déboutée et
se voit condamnée à payer les frais de litige.

Ce bras de fer juridico-politique n’est pas qu’une querelle technique : c’est une
bataille de posture menée au détriment des habitants pour faire oublier la
fusion de nos communes menée sans concertation
. La majorité municipale
préfère se draper dans un discours de « défense de la souveraineté communale »
pour masquer ses propres contradictions. Car c’est au nom d’un intérêt général –
celui de 1,4 million de métropolitains – que la compétence voirie a été transférée il y a déjà cinquante ans à la COURLy, l’ancienne Métropole. Sans cette
organisation, notre agglomération n’aurait jamais pu se doter de lignes de
métros, de bus, de tramways, ni demain d’un réseau cyclable structurant
.

En multipliant les recours perdus d’avance, la commune n’a pas défendu ses
habitants. Elle a gaspillé leurs impôts dans des frais d’avocats et autre agences
de communication, retardant un projet qui aurait dû améliorer leur quotidien
.
Les habitants d’Oullins-Pierre-Bénite sont les véritables perdants : ils subissent un temps perdu, une facture alourdie, une qualité de vie dégradée par l’absence
d’aménagements et la densité de la circulation automobile.

Notre vie locale mérite mieux que des manœuvres politiques autour d’une
souveraineté fantasmée. Face aux urgences climatiques, sociales et économiques, nos collectivités doivent travailler ensemble pour développer des mobilités sobres et inclusives. L’avenir n’est pas dans les postures ni dans les banderoles et des slogans populistes, mais dans des projets concrets, validés démocratiquement et confirmés juridiquement.